Alain Genestar

 

 

Vendredi 4 février 2011, au cœur du quartier du Marais, à Paris. On retrouve Alain Genestar, 61 ans, au siège de Polka, la revue de photojournalisme qu’il a créée en 2008. Il semble heureux. Il a de beaux projets, artistiques, familiaux. Une seconde carrière qu’il s’est imaginée tout seul, après son départ forcé de Paris Match. Détendu, il revient six ans en arrière, lorsqu’il était incontournable dans l’empire Lagardère. C’était avant. Avant que, sacrilège, il publie des photos de Cécilia Sarkozy en galante compagnie. Son ton se fait plus grave au souvenir d’un coup de fil de Nicolas Sarkozy, particulièrement violent…

 

Un dimanche d’août 2005, en Normandie. L’après-midi s’annonce tranquille. Le téléphone portable d’Alain Genestar, directeur tout-puissant de Paris Match, sonne. C’est Nicolas Sarkozy au bout du fil. En furie. « Tu seras responsable d’un drame, éructe-t-il. Jamais je n’oublierai ce que tu as fait. » Le ministre de l’Intérieur, candidat autoproclamé à l’élection présidentielle de 2007, n’a pas supporté de voir en une de l’hebdomadaire le mieux vendu de France une photographie de sa femme, Cécilia, au bras de son amant Richard Attias. Épanouie, semble-t-il, déambulant sur un trottoir de l’Upper East Side new-yorkais, à la recherche d’un appartement. Le titre, on ne peut plus people : « Cécilia : l’heure du choix ». Humiliation en public. Les ventes du numéro sont exceptionnelles : 508 000 exemplaires. Les malheurs de Sarkozy font le bonheur des gazettes. L’homme politique le plus médiatique de l’Hexagone, habitué à contrôler son monde, n’est plus qu’un mari trompé, moqué, dont les déboires sentimentaux s’étalent à la face de la planète. Il a ruminé sa colère, ressassé ses aigreurs, trois jours durant, avant de décrocher son téléphone pour menacer l’effronté patron de presse. Et, bien sûr, Nicolas Sarkozy a tenu parole. Comme toujours dans ces cas-là.

Alain Genestar a dû se résoudre à quitter Paris Match, en 2006, contraint et forcé. Poussé dehors par son patron, Arnaud Lagardère, un proche de Sarkozy. Il n’a jamais retrouvé un poste de cette envergure, une telle influence. « C’est attristant, ce climat de peur qu’il fait régner, dit-il à propos de Nicolas Sarkozy. Depuis, c’est dur à vivre. Il m’a viré, il a marqué son territoire. J’ai fait jurisprudence. Après, il ne s’est plus rien passé pour moi. Il y avait l’oukase sarkozyste. On ne m’appelle plus, je suis un pestiféré… » Postulant plus tard à la direction du Monde, il sera évidemment recalé par Alain Minc, influent conseiller de Sarkozy. Il est heureux, aujourd’hui, malgré tout. Du moins l’affirme-t-il. Il a monté Polka, le magazine de photojournalisme de ses rêves. Il travaille en famille, éditorialise avec talent et retenue sur RFI ou France Info – radio qu’il a finalement dû quitter à l’été 2011. Mais il lui reste une trace, des regrets. Et quand il raconte cette conversation téléphonique d’août 2005 avec Sarkozy, Genestar a encore des frissons, des gestes d’incompréhension. Une sorte de mal-être. Il n’a pas su endiguer ce déferlement de violence verbale. Est-on jamais préparé à cela, même après avoir dirigé pendant douze ans Le Journal du Dimanche ? Il emploie une formule imagée, pour illustrer le sentiment laissé par le coup de fil ministériel : « Un harpon planté dans un iceberg. » Il se revoit encore, encaissant les insultes, les menaces.

Il croyait pourtant tout savoir de Nicolas Sarkozy. Les deux hommes se connaissent si bien. Fascination. Dégoût. Admiration. Mépris. Comme tous les journalistes qui ont fréquenté Nicolas Sarkozy, Genestar a constamment oscillé entre ces différentes sensations. Il ne peut détester complètement cette bête politique. « Un jour, je lui ai dit : “Jamais les Français ne voteront pour un flic.” J’ai eu tort. Sarkozy a la camaraderie facile. Heureusement, j’avais une secrétaire vigilante, qui m’évitait les convocations et les tête-à-tête avec lui. Mais c’était facile de bosser avec Sarko, il était demandeur. À Match, on entrouvrait la porte des hommes politiques, on les mettait en scène. On a fait beaucoup de “covers” avec lui et Cécilia. » Quelques pages dans Match, c’est la garantie de toucher la ménagère, de l’attendrir, avec de belles photos, soigneusement retouchées. Cela ne se refuse pas. Nicolas Sarkozy a toujours su composer avec cette presse mi-people, mi-politique. Il accepte les mises en scène, tant qu’elles lui semblent aller dans son sens. Et puis, il n’ignore rien du petit monde du journalisme parisien. Il connaît tous les noms des reporters, et tutoie les patrons des grands journaux. Il a les clés de cet univers, à qui il ne cache pas grand-chose de sa vie.

Il propose des coups de main, utilise son entregent. À Jean-Pierre Elkabbach, alors patron bien intentionné d’Europe 1, il souffle des noms de journalistes appelés à couvrir sa campagne électorale. C’est tout un système qui fonctionne ainsi. La presse écrite va mal ? Sarkozy laisse filtrer, en 2009, le montant des campagnes de publicité financées par le gouvernement et publiées dans les journaux : 28,9 millions d’euros. Il s’estime maltraité ? Il peut toujours compter sur Étienne Mougeotte, le patron du Figaro, pour vanter ses mérites. En témoigne cet incroyable éditorial publié dans le quotidien de la droite française, en octobre 2010 : « Pendant que la plupart des pays, petits ou grands, mobilisent leurs énergies pour vaincre la plus grande crise économique que le monde ait connue depuis cent ans, nos sympathiques compatriotes se délectent d’un petit jeu de massacre aux cibles tournantes. De la vidéo de Brice Hortefeux aux écrits passés de Frédéric Mitterrand, en passant par l’élection de Jean Sarkozy à la tête de l’EPAD, c’est tout de même bien l’écume des jours qui nourrit ces polémiques publiques. Comme si, un peu à la manière dont les chansonniers traitaient de l’actualité au siècle dernier, on ramenait le débat politique à l’apparence et au dérisoire pour éviter de traiter les vrais sujets. Le président de la République s’efforce dans l’interview que nous publions vendredi de siffler la fin de la récréation, alors qu’il aborde son “mi-mandat” dans une bien meilleure situation personnelle que chacun de ses prédécesseurs de la Ve République. »

Et si, par malheur, Étienne Mougeotte est en vacances, que la presse devient trop critique, Nicolas Sarkozy fait donner directement l’artillerie côté UMP. Impossible de comptabiliser, en dix ans de sarkozysme, le nombre de salves anti-médias déversées par les lieutenants du président de la République. Il y eut l’actuel secrétaire d’État à la consommation, Frédéric Lefebvre, dénonçant au micro de Jean-Michel Aphatie, sur RTL, la horde des journalistes, improbable meute accusée de tenter, « par tous les moyens, de détruire le président de la République ». Ou Xavier Darcos, à l’époque ministre de l’Éducation nationale, stigmatisant « cet effort de déstabilisation de notre camp organisé par les médias », voire Xavier Bertrand, ex-patron de l’UMP, critiquant le « déversement politico-médiatique ». Jusqu’à Jean-François Copé, désormais responsable du parti présidentiel, qui a pointé « des campagnes dans les médias d’une violence absolument inouïe ». Selon ce dernier, les relations entre médias et politiques devraient être « revisitées, modernisées, comme cela s’est fait dans d’autres pays ». « Revisitées » ? Comme lorsque Nicolas Sarkozy convoque au printemps 2010 Éric Fottorino, alors président du Monde, pour lui demander de bloquer l’offre de rachat du trio Bergé-Niel-Pigasse, jugé trop à gauche ? Ou quand il somme ses troupes de comparer le site Mediapart à la presse fasciste, à l’été 2010, parce que les journalistes du site internet lancé par Edwy Plenel, antisarkozyste assumé, sont trop en pointe dans l’affaire Woerth-Bettencourt ?

Genestar n’a jamais été pris en flagrant délit de courtisanerie. Ces méthodes le rebutent, ce monde n’est pas vraiment le sien. Il le fréquente, en connaît chaque recoin. Mais il sait dire non. Il lui arrive aussi de ressentir de la répulsion. Dans son livre Expulsion (Grasset, 2008), Genestar relate ainsi ce déjeuner organisé chez Taillevent à Paris, à la mi-2002. Sarkozy venait d’être nommé ministre de l’Intérieur, alors qu’il rêvait de Matignon. Il débarque tout fulminant, il ne décolère pas. Devant Genestar et son patron de l’époque, Jean-Luc Lagardère, il dégomme tous azimuts : Raffarin, Chirac, Villepin. Un festival de méchancetés et d’outrecuidances. « J’ai eu honte », se souvient Genestar. Il lui faudra pourtant bien composer avec le personnage, qui prend de l’ampleur. « À mes journalistes, je disais : “Faites attention, il faut déjeuner avec lui comme avec le diable, avec une longue cuillère.” J’ai vu tant de bons journalistes tomber sous le charme d’un Bernard Tapie, par exemple. Moi, j’avais eu la chance de connaître l’époque de Jean-Luc Lagardère et Daniel Filipacchi, ils étaient jalousement indépendants du pouvoir. » Arrivé le 1er juillet 1999 à Paris Match, Genestar ne tarde pas à se faire remarquer. Comme avec ce reportage publié sur les vacances très onéreuses de Jacques Chirac, alors président de la République, à l’île Maurice. L’Élysée est très remonté. Mais chez Lagardère, on tient bon. Le fondateur de l’empire militaro-médiatique avait des principes. « À l’époque, Jean-Luc Lagardère m’avait dit, alors que je le prévenais d’un écho que j’allais publier sur Matra : “Vous me transformez en complice en me prévenant… Publiez, et parlez-m’en après…” Je pensais que cet accord serait valable avec le fils, Arnaud… »

En mai 2005, les rumeurs parcourent Paris. Cécilia souhaite quitter Nicolas. Les paparazzis sont aux aguets. La femme du ministre de l’Intérieur se laisse photographier avec Richard Attias, à New York donc, mais aussi sur la Riviera, et même en terrasse du très couru café parisien L’Esplanade, aux Invalides. Match achète toutes les photos. Pas forcément pour les publier d’ailleurs, mais plutôt pour décourager la concurrence. « Je prends la décision de publier quand j’apprends que le Sunday Times a eu la même idée, se rappelle Genestar. Je savais que ça allait chauffer. Je demande le mardi 23 août à mon équipe de préparer la couv’, avec six pages consacrées à ce sujet. Je ne préviens pas Arnaud Lagardère, pensant que l’accord était toujours d’actualité. Je croyais qu’il était de la même veine que son père. Je le préviens quand le journal part à l’impression, le mercredi matin. Il est aux USA, il se réveille. »

Le dialogue est bref. « Ça va chauffer, mais si tu penses que tu devais le faire…, commence Lagardère. – J’appellerai Sarko jeudi, propose Genestar. – Non, moi, je vais le faire, insiste Arnaud Lagardère. – Mauvaise idée, ne le fais pas », rétorque Genestar. Peine perdue. Le résultat ne se fait pas attendre. Une heure après, l’héritier du groupe Lagardère rappelle le patron de Paris Match : « Il faut qu’on se voie, ça va être très compliqué… »

Genestar s’empoigne avec son supérieur chez Lagardère, Gérald de Roquemaurel, alors P-DG de Hachette Filipacchi Media (HFM). Celui-ci, dans son livre La Presse dans le sang (Robert Laffont, 2007), rapporte qu’il l’aurait mis en garde contre son initiative, qui, selon lui, causerait trop d’ennuis à Arnaud Lagardère : « Vous allez le faire passer, vis-à-vis de Nicolas Sarkozy, pour un salaud ou pour un con. Un salaud qui le trahit en exposant l’amant de sa femme ; ou un con qui est incapable de savoir ce qui se passe dans ses journaux. » L’hebdomadaire paraît le jeudi 25 août 2005. Scandale. Fortes ventes. Et Genestar sent que les mois à venir vont être délicats. « Il fallait publier ces photos, il y avait une vraie incidence politique. Mais je n’avais pas senti qu’Arnaud Lagardère allait me lâcher pour mieux se libérer lui-même. » Le patron de l’hebdomadaire tente de joindre Nicolas Sarkozy, le jour de la parution. Impossible. Le conseiller en communication du ministre de l’Intérieur le prend au téléphone : « Il te rappellera, là, il est chaud comme une poêle brûlante… » Et c’est l’épisode, le dimanche suivant, du coup de fil menaçant, dans la torpeur normande. « Comme si j’avais un contrat sur ma tête… Plus tard, je revois Arnaud Lagardère : “Il faut que tu partes”, me dit-il. Le journal marchait bien, j’avais pourtant les félicitations du jury, on était à + 10 % en termes de ventes. Mais il me dit : “Je ne peux imaginer que tu fasses la campagne présidentielle à Match.” J’ai répondu que je préférais être viré que de quitter moi-même Paris Match ou, pire, intégrer un placard doré aux États-Unis ou ailleurs. Alors, j’ai pris un avocat… »

Difficile de se débarrasser d’un Genestar, même sur instruction de Nicolas Sarkozy. L’affaire fait du bruit. Même si le patron de Paris Match ne croule pas sous les coups de fil de soutien de ses collègues directeurs… « Je m’étais pourtant trouvé courageux », s’amuse-t-il. Son mentor, Daniel Filipacchi, l’appellera, lui. Pour le féliciter : « Je me demandais quand tu allais te décider à sortir ces photos », rigole le président d’honneur de Paris Match. Pendant quelques mois, Genestar reste encore à la tête de l’hebdomadaire. Et tente, pour le bien de son magazine, de renouer les fils avec Sarkozy. Un jour, celui-ci finit par accepter de le revoir. Rendez-vous est pris place Beauvau. C’est l’hiver, la cheminée est mise à contribution. Genestar tisonne, pendant que le ministre passe son temps au téléphone. C’est la première fois qu’ils se rencontrent depuis « l’affaire Cécilia ». Entre-temps, celle-ci est revenue auprès de son époux, pour sauver les apparences en vue de la campagne présidentielle. Nicolas Sarkozy finit par s’approcher de Genestar, dans son beau bureau ministériel. Presque amical. « Il me passe la main dans le dos, me dit : “C’est fini, c’est oublié…” Je me sens comme dans un roman lors de cette entrevue, spectateur d’une scène surréaliste. “On se réconcilie, me dit-il, tu m’invites au journal et on fait une interview…” »

Il y aura bien un nouvel entretien politique dans Paris Match, mais pas question d’une invitation dans les locaux de l’hebdomadaire, qui aurait signifié qu’il fallait à tout prix se faire pardonner, tel un gamin honteux faisant amende honorable. « Je suis un être humain quand même, dit Genestar, je n’avais pas oublié son coup de fil haineux… » En juin 2006, on verra aussi des clichés du couple Sarkozy, en pirogue, sur les eaux du Maroni, en Guyane. Scène d’une félicité conjugale artificielle. Genestar est dans une position intenable, qui l’amène à commettre des erreurs. Comme cette saillie de Yannick Noah : « Si Sarkozy passe, je me casse ! » lâchée lors d’une interview, et que Genestar fait sauter au moment du bouclage du journal, histoire de ne pas envenimer davantage ses relations avec l’occupant de la place Beauvau. L’autocensure, stade ultime de la censure…

Et puis, Genestar ne pardonne pas son attitude à Arnaud Lagardère. Les concessions faites à Sarkozy, cet intime qu’il présenta, un jour, lors d’un séminaire d’entreprise, en ces termes : « Plus qu’un ami, Nicolas est mon frère. » Au cours d’un meeting, à La Baule, des journalistes entendront même Sarkozy revendiquer, haut et fort : « J’ai eu la tête de Genestar. » Sa « tête », peut-être. Mais pas sa liberté. Genestar finira par quitter Paris Match, moyennant de confortables indemnités. Discrètement. À la presse, il dira sobrement : « Je tiens à préciser que le ministre de l’Intérieur, quand il affirme n’être pour rien dans mon licenciement, ne dit pas la vérité. »

Depuis, Nicolas Sarkozy a fait le tri dans ses relations journalistiques. Il tolère le JDD, à qui il accorde quelques apartés, parce qu’il a le sentiment d’avoir affaire à des « professionnels », des journalistes qu’il connaît depuis sa traversée du désert, avant 2002, quand il s’ennuyait à La Baule, tentant d’apprendre l’anglais, conviant en week-end ces chroniqueurs de la vie politique, eux-mêmes désireux de trouver une excuse pour ne pas honorer l’invitation… Il méprise souverainement les autres, tous ceux qui aimeraient avoir accès à lui, ou ceux qui lui cherchent des noises et qu’il saluera d’un « amis pédophiles » en pleine affaire de Karachi.

Ces temps-ci, il arrive encore à l’ancien patron de Match de croiser Nicolas Sarkozy, quand le président sort de la superbe villa parisienne qu’il occupe avec sa nouvelle épouse, Carla Bruni. Vitres teintées, allure pressée. Genestar, lui, déambule, achète la presse. Jette un œil toujours journalistique et curieux sur le cortège présidentiel. Ils sont voisins. Mais ils n’ont vraiment plus rien en commun. Quelque chose s’est brisé, définitivement. Cette fois, il n’y aura pas de réconciliation devant la cheminée.

Sarko M'a Tuer
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